"Transformers 2, la revanche"... des républicains

Hier soir j'ai eu la "chance" de voir le film "Transformers 2, la revanche" en avant-première au CGR d'Angoulême, et ça faisait vraiment longtemps que je n'étais pas sorti aussi énervé d'une salle de cinéma... d'ailleurs si je ne m'étais pas retrouvé coincé au milieu de la rangée, j'en aurais sans doute profité pour abandonner mes amis et gagner ainsi un temps précieux. Bon, vous allez me dire que je savais ce que j'allais voir... eh bien oui et non. Le premier film avait pour moi été un honnête divertissement, s'adressant au grand gamin en nous toujours prêt à ressortir ses vieux robots du carton pour une dernière bataille de bac à sable. Mais dans cette suite, il y a un problème : elle ne s'adresse plus au gamin lambda, mais au sale gosse capricieux qui refuse de ranger sa chambre et de faire ses devoirs ! Car outre l'assommante succession de combats et d'explosions de tôles froissées qui lui sert de trame, "Transformers 2, la revanche" est un film... politique. Déjà ce qui saute aux yeux, c'est le rôle omniprésent de l'armée américaine, qui est proprement encensée comme souvent chez Michael Bay, à tel point que son déploiement d'attirail vire au catalogue publicitaire. L'armée n'est constituée QUE de héros à la machoire bien carrée, qui ont forcément raison de vouloir aller au bout de leur combat contre les méchants (les Decepticon, des sortes de méchants Transformers) car ils savent bien qu'on ne peut pas discuter avec eux. Eh oui, car du côté des humains, l'empêcheur de tourner en rond number one, c'est... le président Obama (il est explicitement nommé) ! Qui met des bâtons dans les roues des braves militaires, à vouloir faire preuve de diplomatie avec ce qui n'est juste qu'un ramassis de vils extraterrestres ! Quelle drôle d'idée, hein ? Hm, mais en fait, c'est peut-être bien parce qu'il est lâche, d'ailleurs on nous apprend dès la première attaque d'importance qu'il est allé fissa  se planquer dans son bunker :)) Et puis quand le chef des méchants pirate les écrans de Time Square, c'est l'image de Obama qui alterne en images quasi-subliminales avec sa vilaine tête de robot alien ! D'autres clins d'oeil subtils parsèment ce film poids lourd, comme la mère du héros, une ex-hippie complètement nunuche qui rêve d'aller en France mais qui devra se rendre à l'évidence : les escargots, c'est dégueulasse ! Et puis en plus, en France, quand on mange à la terrasse d'un café, on est forcément très vite emmerdé par un mime, c'est bien connu ! Et je ne parle pas des gentils alliés jordaniens, qui viennent prêter main-forte aux commandos américains en mauvaise posture dans le désert égyptien (devenu bac à sable géant où pyramides et autres temples ne servent qu'à s'effondrer ou exploser plus ou moins artistiquement)... Les pauvres s'amènent avec trois pauvres hélicoptères tout pourris et ne tiennent pas deux secondes face aux attaques de méchants. Enfin, ils ont quand même l'honneur de rester en vie et de se faire secourir par l'armée US, faut pas trop en demander ! Le film se conclut par un vibrant plaidoyer pour les racines, censées nous définir et nous guider à jamais... Bref, sous ses dehors de blockbuster bien bourrin se cache un vrai film politique conservateur républicain, pour enfants gâtés énervés par Obama. Oui, en fait, que ce soit dans la forme ou dans le fond, le terme "bourrin" définit finalement parfaitement ce film !